Mélusine Chouraki est une auteure de romans pour la jeunesse pas comme les autres… un esprit libre, vrai, qui a su protéger son univers intérieur des horreurs du monde et qui œuvre pour la préservation de l’innocence des enfants à travers la littérature. Une artiste à découvrir !
1/ Comment t’est venue cette passion pour l’écriture ? Depuis quand écris-tu ?
Elle m’est venue quand j’avais treize ans, après avoir lu Mon amie Flicka. J’ai trouvé l’histoire magnifique et j’ai eu envie d’écrire des histoires parlant d’animaux, mais aussi de magie. J’ai commencé à écrire, mais je n’avais pas d’idée précise. Avec le temps, la passion s’est peu à peu éteinte. Plus tard, elle est revenue en force, en 2009, après avoir lu Les âmes vagabondes. L’auteur m’a tenu en haleine d’un bout à l’autre du récit, j’ai ri et pleuré aux côtés de l’héroïne. Le roman m’a tellement touchée que j’ai réalisé que c’était ce que je voulais faire : écrire des histoires qui transportent le lecteur.
2/ Quelle est ta motivation principale à travers l’écriture ?
Faire rêver, permettre de s’évader de la réalité pour découvrir d’autres mondes où la magie existe, où l’on n’est pas limité par les restrictions du monde réel.
3/ Pourquoi cet univers et ces thèmes récurrents dans tes livres ?
J’aime tout ce qui touche à la magie et au monde spirituel. Pourtant, même si j’ai adoré des romans tels que L’Arcane des épées, Le Seigneur des Anneaux ou Une braise sous la cendre, j’ai toujours écrit des histoires où les héros gardent un pied dans le monde réel, un ingrédient qu’on retrouve dans Harry Potter ou d’autres œuvres moins connues comme Fablehaven et Terreur à Smoke Hollow. En faisant intervenir l’imaginaire dans le monde réel, j’ai un peu l’impression de changer le monde…
4/ Comment/où trouves-tu l’inspiration ? Est-ce facile d’être inspiré ? As-tu des techniques spéciales pour être inspirée ?
Je m’inspire de la réalité, en particulier de sujets qui me passionnent, tout en utilisant la technique « Et si… ? »
Par exemple, pour L’Arbre maudit, je suis partie de ma passion pour les légendes arthuriennes. Un jour où je faisais des recherches sur Brocéliande, je suis tombée sur des articles de journaux parlant d’un centre d’enfouissement de déchets situé au cœur de la forêt de Paimpont. Je me suis dit : « Comment les fées et les lutins réagiraient-ils face à cela ? » C’est en répondant à cette question que j’ai commencé d’écrire le premier tome des Gardiens de la magie.
Ce fut un peu pareil pour Nivalinga. J’étais fascinée par la légende des treize crânes de cristal. Les théories abondaient sur le sujet, certains disaient qu’ils avaient été fabriqués par l’homme, d’autres par des aliens. Je me suis dit : « Et s’ils venaient d’un autre monde, plus sauvage, plus dangereux que le nôtre et où la magie règne en maître ? »
5/ Quelles sont les principales difficultés dans l’écriture d’un scénario ?
La logique… la cohérence avec le réel. Lorsque j’ai une idée, mon imagination s’enflamme et j’écris tout ce qui me passe par la tête. Mais lorsqu’on donne les pleins pouvoirs au rêve, il finit par maltraiter la réalité. Il faut accepter de tuer certaines idées « trop géniales » pour que l’histoire ne parte pas dans un délire intégral.
Après, il y a l’accessibilité. J’écris des romans jeunesse, pour un lectorat entre 10 et 15 ans. Alors, je dois faire attention à ne pas employer un style trop littéraire, avec un vocabulaire trop riche, mais en veillant tout de même à ce que ça ne soit ni « pauvre » ni simpliste.
6/ Quelle est ta particularité ? Comment te différencies-tu des autres auteurs jeunesse ? Sont-ils nombreux ?
J’écris surtout pour les enfants, ce qui inclut pour moi les adolescents et les adultes qui ont su conserver une part de rêve, d’espoir et de générosité. Je n’écris pas des histoires où tout est rose, mais je n’inclus pas dans mes histoires ces ingrédients du monde adulte qui ont peu à peu envahi la littérature jeunesse : cynisme, sexe, vulgarité, noirceur gratuite, renoncement à l’espoir…
Mes histoires ne sont pas exemptes de mésaventures, de suspens ou d’effroi, et le mal et les méchants y tiennent une bonne place, mais ils sont vus à travers les yeux de cet enfant que je n’ai jamais cessé d’être. Je ne fais pas que nourrir l’univers merveilleux de l’enfance, je ressens le besoin de le défendre, de le protéger.
7/ Quel est l’ouvrage que tu as préféré écrire ?
L’ouvrage que j’ai préféré écrire est Le Cimetière oublié. J’ai adoré mêler S.-F. et paranormal au point qu’on ne peut plus décider à quel genre le roman appartient.
8/ Ces dernières années, le gouvernement nous a fait comprendre que les artistes étaient non essentiels. Quel est ton point de vue sur l’importance de l’art et des artistes dans la société ?
Je pense qu’on vit une histoire de science-fiction ou un conte d’horreur. C’est le début d’une dystopie : un futur cauchemardesque comme dans Divergente, Le Labyrinthe ou Hunger Games.
Le confinement et l’arrêt de l’économie mondiale m’ont rappelé Le jour où la Terre s’arrêta, sauf que ça n’a pas été provoqué par des aliens… quoique. Lol !
L’art non essentiel… c’est une idée tellement stupide, tellement démente ou les deux…
Pour moi, l’art, c’est la beauté, l’enthousiasme, la passion, la liberté, le rêve… et les artistes sont les messagers qui transmettent la vision d’un monde meilleur.
Si quelqu’un pense qu’un monde meilleur est non essentiel, je lui conseille de se faire soigner.
Merci, Mélusine, pour cet entretien qui nous transporte un court instant dans ton univers !
Si ce parfum de magie vous a aussi inspiré, voici quelques ouvrages que vous pouvez vous procurer (pour vos enfants ou pour le grand enfant que vous êtes 😉).
Retrouvez l’auteure sur son blog et les réseaux sociaux ; et abonnez-vous pour suivre son actualité :
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Ta photo me fait penser à une fée dans la forêt de Brocéliande que je connais pour y avoir été plusieurs fois. En effet toute petite, je rêvais d’y aller et plus tard, j’ai habité la Bretagne et m’y suis rendue. J’ai même bu à la Fontaine de Jouvence. C’est pourquoi, lorsque tu évoque Brocéliande, la magie, le merveilleux, cela me parle. En plus tu as un prénom tout désigné. Tes parents devaient présager de ton futur professionnel en te l’attribuant !
Par ailleurs, j’ai eu l’occasion de voir les couvertures de tes livres sur internet et ai été fascinée par la beauté des illustrations. Je me demande d’où tu les tiens. Par contre, n’achetant rien sur internet, je n’ai jamais eu l’occasion de lire l’un de tes livres, seulement des passages. Sais-tu s’il y a un moyen de se les procurer sans passer par là ? Car je fais partie de ceux pour qui tu aimes écrire. Je ne suis pas une enfant, ni une adolescente mais une adulte bien consommée qui a gardé cette âme d’enfant. A tel point qu’il y a quelques dizaines d’années, j’ai photographié une Ondine un dimanche de Pâques. J’ai gardé la photo que je montrait au début mais voyant le visage incrédule des gens, je ne le fais plus.
L’interview montre que tu écris avec ton coeur et ton âme et que ton vocabulaire est fourni. Mai j’ai aussi entendu dire que tu es une crack en orthographe.
Tu fais aussi référence à la place de l’artiste dans la société. Place qui est loin d’être non essentielle. Au contraire tout ce qui existe a d’abord été imaginé par un esprit avant de prendre corps dans la matière.
Et qui sait, tu as peut-être contribué à sauver quelques enfants et adolescents qui auront eu la chance de se procurer un de tes livres et qui auront pu s’évader de la réalité durant cette période dévastatrice que l’on vient de vivre.
Les fées ont mis tout ce qu’il faut dans le chaudron magique pour ton succès. Alors bel avenir à tes actuelles et futures oeuvres !
Bonjour, Iléôma !
Certaines de mes couvertures sont l’œuvre d’illustrateurs, tandis que d’autres ont été achetées sur le site de Fotolia.
Merci pour votre commentaire, cela me touche beaucoup !