Dans « Lettre à un otage », Antoine de Saint-Exupéry écrivait :
La vérité de demain se nourrit de l’erreur d’hier.
Ou, comment notre expérience, nos erreurs passées peuvent-elles nous guider vers la Vérité, vers qui nous sommes vraiment.
La vérité libère, sans elle nous vivons dans l’illusion… le mensonge oserai-je dire !
Mais de quelle vérité parlons-nous ? Comment parvenons-nous à cette vérité après avoir pratiqué, avec un art certain, l’aveuglement ?
J’ai cheminé aux côtés de différents partenaires dans ma vie de femme, l’un affabulateur, l’autre manipulateur, d’aucun profiteur ou encore menteur compulsif…sans parler d’un pervers narcissique. Une collection dont je ne suis pas fière mais qui fait de moi qui je suis aujourd’hui.
A chaque rupture, une nouvelle remise en question, qu’ai-je fait, ou pas, pour que ça ne fonctionne pas ? Pour en arriver, au fil du temps, à la bonne question, pourquoi est-ce que j’attire dans ma vie de tels individus ? Sans nécessairement trouver la bonne réponse et, finalement, répéter plus ou moins les mêmes erreurs.
Je n’ai jamais pensé que les hommes étaient tous les mêmes (quoique…) mais quelle attitude, quels comportements j’adoptais pour ne laisser entrer dans ma vie qu’exactement ce que je ne voulais pas ?
A force de foncer dans le mur, d’avoir mal, de naufrages en sauvetages j’en ai eu assez de survivre et non de vivre, de subir et non de créer, d’être à bout de souffle en courant après un responsable.
Alors, un jour que j’étais KO, sonnée par les coups de la vie, des coups que je provoquais, j’ai hurlé ma colère :
STOP ! IL FAUT QUE ÇA CHANGE !
Sans bienveillance à mon égard (dans un premier temps), je me suis insultée (culpabilité quand tu nous tiens) : « tu fais tout de travers, tu acceptes l’intolérable afin de ne pas rester seule… ».
Après avoir crié ma rage, après m’être auto flagellée, est née en moi le profond désir d’un changement.
Une forme floue, les contours de la vérité se dessinaient devant moi : et si c’était moi qui étais responsable de ce que je provoquais dans ma vie ? Et si, d’une manière ou d’une autre, je pouvais caresser l’idée, pas encore la pensée créatrice juste l’idée, d’être en mesure de faire des choix qui engagent, des choix créateurs ?
Prise de conscience !
Tout commence avec cette vérité qui affleure, que les autres ne sont pas les artisans de mon malheur mais que je suis bien assez grande pour y parvenir toute seule.
Et, si j’avais été capable d’agir, même en toute inconscience, pour mon malheur, je devrais aussi pouvoir l’être (en toute conscience) pour créer ma vie.
Ainsi, chemin faisant et après quelques éclaircissements … (ah ah – j’évoque en fait ici de vraies années de travail sur moi, indispensables ou pas à celles et ceux qui mentalisent tout et tout le temps et dont je fais partie), ainsi donc, avant de découvrir le chemin de MA vie, il m’aura fallu accéder à La vérité, l’admettre et avancer par étape.
Je voulais que les choses (ma vie, mes relations, mes émotions…) changent ? Alors il me semblait judicieux de commencer le changement par moi, en moi.
Avec l’aide de quelques ouvrages (merci à toutes ces belles personnes ayant partagé leurs expériences, leurs capotages et leurs réussites), grâce à d’enrichissantes rencontres et surtout, surtout en ouvrant ENFIN les yeux et en laissant la place à la vérité, je me suis libérée de ces schémas répétitifs et je suis passée à l’action afin de faire mes choix.
La vérité libère, cette vérité de s’accepter tel que nous sommes, dans toute notre dualité, avec notre part sombre. Nous cheminons par étape et nos outils, nos capacités, évoluent en même temps que nous.
Par ailleurs, cette transformation se confronte à l’autre et là est toute la complexité, quelle que soit la relation ou le lien qui nous unit à l’autre.
Tout l’art consiste à admettre que chacun avance à son rythme sur le chemin et, qu’au même titre qu’il faille être bienveillant envers soi-même, il est indispensable de l’être encore davantage envers l’autre.
A chacun sa vérité ! Nous entendons et comprenons l’autre au travers de nos propres filtres et il est difficile de ne pas le juger.
Jusqu’à aujourd’hui ce n’étaient pas les hommes qui partageaient ma vie qui « avaient des défauts de fabrication », en tout cas pas plus que moi… Je leur ai simplement permis de m’imposer leur vérité, qu’ils aient été conscients ou non de le faire. Ils étaient autant dans l’erreur que je pouvais l’être, nous avions seulement une incompatibilité à construire ensemble.
Dans toute relation il y a « JE », « IL ou ELLE = l’autre» et « NOUS= le lien à créer».
Tout l’art est dans l’harmonie de l’existence du SOI et de l’acceptation de l’autre tel qu’il EST.
Si chacun travaille à son propre équilibre, si chacun est clairvoyant, ou, pour le moins, en chemin, alors « JE » et « l’autre » auront pour objectif commun la relation.
Comment aimer l’autre si l’on ne s’aime pas soi-même ?
Si « l’autre » n’a pas réalisé sa part consciente de découverte de lui-même, s’il ne se connait pas, s’il se nie, se ment, alors comment peut-il faire des choix créateurs ? Il sera, soit dans l’ombre de JE, soit en opposition à JE, et certainement souvent dans le « c’est de ta faute » ou le « pourquoi ça m’arrive à moi ? ».
Quand « JE » est sur son chemin de vie, consciemment, «JE » connais les écueils que « l’autre » traverse et « JE » a en mémoire tous les « sois honnête avec toi-même » qu’il s’est répété afin d’assumer ses erreurs et ne plus rendre « l’autre » responsable.
Se libérer avec la vérité c’est accepter, humblement, que l’autre ne soit pas pire ou meilleur que nous mais qu’il EST qui il EST… et accepter qu’il soit possible de créer un « NOUS », ou pas.
Les erreurs sont-elles un mal nécessaire ? Je vous laisse en juger.
Ce qui est indéniable c’est que la Vérité Libère permettant aux situations de se dénouer, aux solutions de survenir… La vérité nous permet de faire de vrais choix, de créer notre vie.
La vérité nous rend léger, serein, prompt à partager et à aimer tout en se respectant.
J’aime à dire que je suis l’alchimiste de ma vie, que je transforme mes erreurs en expériences, que je travaille à l’équilibre de mes émotions, que je métamorphose mes pensées…
Valérie P. – 10/06/2022
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