Le bonheur est dans le pré… sent
Si l’on demande à quelqu’un « comment ça va » et qu’il répond par la négative, on remarque qu’il parle de quelque chose datant d’avant le moment où on lui a posé la question.
Son “problème” n’est pas une réalité présente, mais le souvenir d’un évènement passé qui a eu lieu des semaines, des jours ou des heures précédant l’instant présent.
Que cet évènement persiste ou non, son attention se bloque sur l’enregistrement passé de cet évènement.
On peut donc en conclure que la principale source de souffrance émotionnelle, c’est la mémoire.
Même les préoccupations liées à l’avenir se nourrissent des évènements douloureux du passé.
Un souci immédiat, concret, comme pas de travail ou le manque d’argent, semble être une exception, mais si on fait parler la personne, on constate que son problème lui pèse d’autant plus qu’il renvoie à des échecs similaires avant la dernière goutte d’eau qui a fait déborder le vase.
Dans le cas d’une perte d’emploi, son attention est fixée sur le souvenir du licenciement.
Tôt ou tard, elle vous parlera d’une situation antérieure que la situation présente lui rappelle.
Lorsqu’un “coup dur” se produit, l’individu qui n’a pas un trop lourd passif le surmontera avec une certaine résilience, une capacité à rebondir, mais si c’est la énième fois que cela arrive, tel un boxer qui encaisse son dixième uppercut, il s’effondrera sur le ring de la vie.
Conclusion : nos souffrances ne viennent pas tant de ce qui se produit dans l’univers réel, mais de l’accumulation des souvenirs que nous en gardons.
Mémoire en cours d’effacement : veuillez attendre la fin de l’opération
Sachant ce qui précède, le premier remède au poids du passé est un mécanisme naturel que tout le monde utilise de façon intuitive : parler.
L’enfant bouleversé court vers sa mère pour lui raconter ses malheurs entre deux sanglots.
C’est ce qu’utilisent diverses techniques ou thérapies avec des résultats variables selon le talent des praticiens qui prêtent une oreille attentive… ou pas.
Pour se libérer du poids du passé, la personne parle de ce qui lui est arrivé et, si elle se sent comprise, elle abordera des évènements antérieurs qui alourdissent l’impact des évènements plus récents.
Elle fera cela jusqu’à ressentir un soulagement… si son interlocuteur la comprend.
Et c’est là que le bât blesse.
Confidents, proches ou thérapeutes, les gens capables d’écouter sans interrompre l’autre avec des remarques, « avis », « conseils », « solutions » ou pire, des interprétations psychologiques erronées, sont rarissimes.
Quand ils « écoutent », c’est plus fort qu’eux, il faut qu’ils parlent.
Ou alors, ils n’écoutent pas pour comprendre, mais pour répliquer.
Résultat : l’évacuation de la douleur émotionnelle stockée dans les souvenirs s’interrompt et le processus libérateur s’enraye.
C’est la première compétence nécessaire pour obtenir un résultat dans l’aide à la personne : SE TAIRE.
Alan Cherokee
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