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Stéphanie_épisode 2, partie 4

Comment l’hôpital m’a tuée ou la désillusion d’une infirmière_épisode 2, 4ème partie : l’Afrique

En Mauritanie à Nouâdhibou nous prendrons le train le plus long du monde, plus de 2 km pour arriver à Chom puis Chinguetti. Là encore ma mémoire ne me fait pas défaut et je peux ressentir ces sensations dans un train qui n’a que 2 wagons dédiés aux personnes, le reste étant pour le minerai.

Entassés dans ce wagon sans siège, peut-être un banc, la chaleur est torride et on arrive tout de  même à y faire du thé sur un réchaud….

On fait du thé dans ce wagon, boisson nationale en Mauritanie qui se boit à toute heure en trois tasses. Quand vous passez la tête par la fenêtre, vous apercevez la succession des 150 wagons à perte de vue dans le décor désertique…

Chinguetti, cité caravanière, ville carrefour du commerce transsaharien, lieu saint de l’islam,

Chinguetti recèle des richesses. Cette ville d’érudits compte encore aujourd’hui 12 bibliothèques  familiales, véritables trésors littéraires menacés de destruction. Les plus vieux manuscrits dateraient du XIe siècle. J’ai le sentiment d’avoir tenu dans mes mains une partie de l’histoire, des documents précieux, nobles, abordant l’origine d’un monde…

Ensuite une méharée nous conduit avec un guide vers une oasis, ce havre de fraîcheur représente pour une catégorie aisée de maures ce que représente une station balnéaire chez nous. Je me souviens très bien du lieu car nous y étions le 11 septembre 2001.

Difficile, dans les conditions dans lesquelles je me trouvais, de comprendre l’ampleur de cet  évènement, je vis au rythme de ce voyage africain c’est à dire où le temps semble différent, sans téléphone, sans son, ni image au quotidien.

Dans cette méharée, je vis de belles sensations, de belles découvertes ; dormir à la belle étoile dans le désert, marcher dans ce désert, vérifier ses chaussures au petit matin, monter à dos de chameau, boire du lait de chamelle, rencontrer, et vivre des moments de partage avec des nomades.

Nous rentrons sur la capitale Nouatchok, après la ligne passée des pays du Maghreb, on pénètre dans l’Afrique noire, on s’immisce dans le continent africain, on rentre par et dans le désert, l’angoisse monte un peu. Cette peur, cette angoisse naît de la méconnaissance, la nouveauté, l’ignorance.

Nous arrivons au Sénégal, mes souvenirs sont lointains mais je me vois encore Saint louis comme une belle ville, Dakar avec ses portraits de cheickh Amahdou Bamba partout sur les murs, Dakar et ses arnaques, une population accueillante aussi, ses marchés et ses tenues hautes en couleurs.

En face, l’île de Gorée comme une magnifique île mémoire qui fut un lieu superbe à découvrir.

J’arriverai au Mali à Kayes après un long périple en train depuis Tambacounda au Sénégal. Le Mali recèle également bien des trésors. L’aventure nous conduit à Bamako, puis Djenné. Djenné possède la plus grande mosquée en terre crue, architecture à ne pas manquer. Ensuite Mopti, « Venise africaine », pas loin de Bandiagara qui nous ouvrira les portes vers le pays Dogon. Je ne peux oublier tous ces circuits qui me conduisirent de train en bateau, de taxi brousse en pick-up, vers les confins de l’Afrique noire occidentale, accompagnée d’autres « backpackers » et nous tenterons ensemble de nous organiser, de partager, de nous rassurer.

Je retiens les difficultés pour se loger, manger, se déplacer. Les taxis-brousse qui ne partent pas ou qui n’arrivent pas !! J’apprends une toute autre notion du temps…

La poussière, la pollution, la saleté, les pistes en latérite qui donnent cette couleur intense ocre brune toute particulière, m’ont plongée à deux reprises dans des quintes de toux effroyables signifiant une pneumopathie bien installée.

Le voyage en Afrique est ardu, les conditions de voyage en « backpackers » sont rudes, complexes, on est constamment en train de négocier, de déjouer des entourloupes, confrontés en permanence aux voleurs, arnaqueurs en tout genre, à la pègre !

La singularité de ce voyage fut liée aussi à sa nature itinérante, sur un continent où la culture est essentiellement orale.

C’est suite à la visite du pays Dogon que mes congénères décident de partir pour Tombouctou, rien que le nom j’ai envie d’y aller mais la peur, la dangerosité de la région, quelques kilos en moins et une bonne toux bien grasse me font rentrer en France après 3 mois de périple africain.

Et c’est avec joie que je retrouve mon métier d’infirmière, chargée d’une nouvelle énergie, riche d’aventures, de culture, de rencontres. Pressée de retravailler pour pouvoir partir vers de nouvelles pérégrinations.

Très heureuse de m’inscrire en intérim, d’avancer vers ses péripéties et de renflouer les fonds !

Stéphanie

Stéphanie, Infirmière Anesthésiste
Stéphanie, Infirmière Anesthésiste, épisode 2
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Comment l’hôpital m’a tuée ou la désillusion d’une infirmière_épisode 1, 1ère partie

Comment l’hôpital m’a tuée ou la désillusion d’une infirmière_épisode 1, 2ème partie

Comment l’hôpital m’a tuée ou la désillusion d’une infirmière_épisode 1, 3ème partie

Comment l’hôpital m’a tuée ou la désillusion d’une infirmière_épisode 2, 1ère partie

Comment l’hôpital m’a tuée ou la désillusion d’une infirmière_épisode 2, 2ème partie

Comment l’hôpital m’a tuée ou la désillusion d’une infirmière_épisode 2, 3ème partie

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